1984 doit rester un roman populaire

Entretien avec Celia Izoard, auteure de la nouvelle traduction de 1984 qui sortira chez Agone le 14 janvier 2021.

« Covid-1984 », lit-on sur les murs des villes ces temps-ci. « Big Brother », « police de la pensée », « novlangue » : c’est peu dire que l’œuvre la plus connue de George Orwell, publiée en 1949, fait régulièrement parler d’elle, tant l’imaginaire terrifiant qu’elle décrit est d’une troublante actualité – à base de surveillance généralisée, de post-vérité et de saccage des libertés. Alors qu’une nouvelle édition sortira chez Agone en janvier prochain, on s’est entretenus avec sa traductrice, Celia Izoard. Elle nous parle de la vivacité d’une pensée, des imaginaires qu’elle ouvre et de sa récupération.

Considéré comme le roman dystopique par excellence, 1984 est étudié dès le collège. Mais l’histoire du fonctionnaire Winston Smith, confronté à un régime policier et totalitaire, n’avait jamais fait l’objet d’une nouvelle traduction en français depuis sa parution initiale en 1950. Cette première, chez Gallimard, était pourtant réputée pour ses manques et imprécisions.

La date d’entrée de l’œuvre dans le domaine public se rapprochant, la canonique maison d’édition finit par commander une deuxième traduction, qui paraît en 2018. Mais en parallèle, les éditions indépendantes Agone ont confié une autre nouvelle traduction du roman à Celia Izoard. Déjà publiée au Québec en 2019 aux éditions de la Rue Dorion, cette troisième version francophone paraîtra dans l’Hexagone en janvier 2021. Journaliste, autrice, et traductrice donc, Celia Izoard nous expose les enjeux, parfois politiques, d’une traduction ; et les opinions, parfois méconnues, de l’auteur anglais, socialiste et révolutionnaire.

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