Cheminots, postiers, hospitaliers, intermittents, précaires, du public comme du privé, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, ce gouvernement nous attaque tous !
Tous ensembles ! organisons-nous ! coordonnons-nous ! contrôlons et dirigeons nos luttes !
À l’heure où nous diffusons l’appel de I’AG des AG(s) tenue à Paris Saint-Lazare jeudi 19 juin 2014, de nombreuse AG de cheminots ont voté la reprise du travail.
Qu’avons-nous obtenu ? Rien ! Les amendements sont du pipeau. Notre revendication est toujours le retrait de la réforme ferroviaire. Revendication que nombre de cheminots et d’AG ont porté pendant le mouvement obligeant les organisations syndicales appelant à la grève à la reprendre.
Si aujourd’hui, la grève marque un pas, avec un risque de reprise générale, ce n’est pas encore le cas. Des AG comme celle Lyon Part-Dieu, Nevers, Grenoble-Annemasse-Annecy, Toulouse, Limoges, Paris-Est, Paris-Nord, Paris-Austerlitz, Paris-Saint-Lazare, Paris Montparnasse, Nîmes, Juvisy, Achères, Versailles, Mulhouse, Strasbourg (la liste n’est pas exhaustive), ont reconduit la grève.
Certaines d’entre-elles ont déjà voté leur participation à cette prochaine manifestation interpro à l’appel de l’AG des AG(s). À l’issue de cette manifestation se tiendra, une deuxième AG des AG(s).
Nous appelons le plus grand nombre de cheminots qui seront en grève mardi 24 juin ou qui manifesteront à participer à la prochaine AG des AG(s) à Saint Lazare à partir de 17h (au milieu du quai 27).
Que ce soit face aux cheminots en grève, les intermittents ou les postiers, le gouvernement ne recule pas pour l’instant. Manifester, même tous ensemble, ne suffit pas. Malgré les manifestations interpros appelées par les organisations syndicales, sous la pression des gréviste, celles-ci n’ont jamais cherché à s’adresser aux autres secteurs pour tenter d’étendre le mouvement. Seule l’extension du mouvement et le blocage de la production par l’occupation des lieux de production comme en 1936 ou 1968 ont une chance de réussir. Dans leur ensemble, les organisations syndicales, unies ou non, n’ont pas la volonté d’aller vers la grève générale. Elles accompagnent le mécontentement jusqu’à l’essoufflement des secteurs en grèves, les uns après les autres, évitant toute tentative de coordination.
Alors que la grève s’essouffle à la SNCF, c’est l’ensemble du mouvement gréviste encore en lutte qui risque de perdre s’il n’est pas rejoint par d’autres secteurs pour lui donner un nouveau souffle capable d’entraîner le plus grand nombre. Dans cette situation, la levée du préavis par le premier syndicat des aiguilleurs du ciel est une attaque contre la généralisation du mouvement gréviste aujourd’hui. Si les organisations syndicales ne veulent pas aller à la grève générale, c’est à nous, travailleurs de l’organiser.
Ce qui nous a manqué, c’est de nous coordonner entre AG gréviste à la SNCF et avec les autres salariés en lutte dans des AG interpro, et de ne pas avoir cherché à étendre la grève comme les cheminots en 95.
À l’issue de la journée du 24, qu’il y ait une reprise générale ou pas à la SNCF, il faut que les grévistes s’organisent pour maintenir les liens entre eux et avec les autres secteurs grévistes toujours en lutte ou qui y entreront. La lutte que nous menons n’est qu’une bataille dans la guerre sociale que mène gouvernement et le patronat contre tous les travailleurs.
Les secteurs, qui après le 24 continueraient à être en grève, doivent chercher par tous les moyens à se coordonner eux-mêmes, nouer tout de suite des liens avec les secteurs qui entreraient en grève dans les jours qui viennent et chercher à étendre le mouvement. Les secteurs qui reprendraient doivent populariser la lutte des salariés qui entrent en grève tout en maintenant des liens avec eux au travers d’AG interpro.
Ce n’est qu’à ces conditions que nous pourrons avancer tous ensemble vers une grève générale.
On veut nous épuiser et nous pousser à la reprise du travail ! Il n’en est pas question ! Remobilisons-nous ! Organisons nous-même la grève, coordonnons-nous ! Nous aurons alors une chance de faire reculer ce gouvernement capitaliste.
Unifions nos luttes,nos grèves en une seule et même lutte contre le capitalisme ! une lutte de classe !
Des grévistes, Paris le 23 juin 2014
