Clicli soulève tout !

Tract d’étudiants de Paris 4 Clignancourt

Clicli soulève tout !

Le 5 mars, les étudiant·e·s et les profs ont occupé la rue au rythme de la fanfare. Le soubresaut se prolonge cette semaine, par exemple les profs non titulaires de socio font sauter les cours.

M’enfin,
le potentiel insurrectionnel reste fébrile. En effet, la figure de proue fac-tieuse semble être les profs, qui ont élancé la manif et s’insurgent contre la LPPR. Mais nous savons pertinemment que cette réaction est subséquente à une réforme qui contrevient directement à leurs intérêts tandis qu’iels ont occulté les mouvements anti-Parcoursup, contre la hausse des frais d’inscriptions pour les étrangers, les Gilets jaunes et les grévistes. Brandir des bouquins place de la Sorbonne, organiser des flashmobs, arborer des brassards, autant de gesticulations stériles à l’instar du dinosaure marxiste qui distribue ses tracts léniniste-trotskiste au sortir du tromé.

Si le désengourdissement des profs est louable, nous ne nous leurrons pas sur leur intention intéressée, et sur la défiance que nous devons préserver face à celleux qui ont collaboré avec le pouvoir. Où sont les étudiant·e·s ? La mob a démontré une éventuelle force de frappe (chants antikeufs, antipatriarcat, antifasciste, anticapitaliste, réunion spontanée, beaucoup de cagoulé·e·s et des esquisses très timides de sauvages) qu’il s’agirait d’actualiser, approprions-nous notre lutte et convergeons avec les Gilets jaunes, les féministes et les grévistes, zbeulons nos facs et les rues.

Lorsque les profs sont plus déters que les étudiant·e·s, il conviendrait de reconsidérer notre position dans la lutte. Un « nous » est illusoire : derrière d’immaculées revendications (carriéristes et monétaire), la même cyclicité entre l’arrivisme des non-titulaires et la résignation des titulaires persiste. L’éternel enseignement de l’idéalisme ascétique nous rend amorphes, et désamorce toutes nos puissances désirantes.

Pourquoi être mieux payé pour faire le même cours de merde ?

La seule embouchure qui horizone leurs revendications est le statu quo éducatif qui s’abîme dans un double-bind : comment incarner l’institution et toutefois la contester ? Il résulte de cet écartèlement des « actions symboliques » qui ont depuis longtemps démontré leur infécondité.

La coextension des mouvements étudiants et prof devrait être l’endroit où réinvestir la question de la transmission du savoir, destituer la scolastique verticale pour dispenser un savoir collectif, horizontal et pourquoi pas voluptueux. Si le désir de légitimité et d’autorité demeure, aucune lutte commune n’est possible. La relation salechiant-ignorant nous emmerde.

Les Gilets jaunes constituent une ligne de fuite révolutionnaire délaissée par le champ universitaire, qui au lieu d’investir la rue s’enlise dans la théorie, se recroqueville à la bibliothèque et bave du symbolique.

Félicitations ! vous avez lu Marx, Foucault et Bourdieu, il s’agit désormais de les pratiquer. La seule position possible est révolutionnaire.

Cessons de gesticuler bourgeoisement, troquons nos livres contre des pavés, organisons-nous pour le 14.

Coagulation hirsute déter-ritorialisée

AG SAUVAGE VENDREDI 13, 16h SOUS-SOL de CLIGNANCOURT

Localisation : Paris 18e

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