Éducation du 18e pour les retraites. On est là…

À Paris, la mobilisation de l’éducation est énorme depuis le 5 décembre, disons-le : taux de grévistes importants, cortèges imposants, enseignant·e·s en grève reconductible, certes minoritaire, mais très signifiante, jusqu’aux réunions en AG communes à plusieurs collèges, jamais vues dans le 18e.

Des écoles fermées pèsent tout autant que des trains en moins.

Le projet de réforme des retraites sera examiné en conseil des ministres en fin de semaine, vendredi 24 janvier. On ferme tout !

La réforme vise le privé comme le public. L’ensemble des salariés y perdraient.

Dans l’éducation, nos pensions seraient amputées de plus d’un tiers. Le ministre multiplie les annonces, mais les fameux dix milliards seraient très loin de compenser la perte. Et la semaine dernière, il ne parlait plus que de 500 millions, soit moins de 50 euros mensuels par personne.

Ces promesses deviennent des menaces quand il évoque des contreparties afin de « transformer » le métier. En disant que seules les générations d’après 1975 seraient « revalorisées », le gouvernement envisage de rémunérer différemment des enseignants au même indice, selon leur âge. Il prépare la fin des statuts des professeurs.

66 millions d’âges pivots

Voilà ce que veut Macron quand le gouvernement annonce de son côté être prêt à l’abandonner. En fait, le projet de loi comporte deux âges pivots !

En parlant de 66 millions d’âges pivots, Emmanuel Macron vise une individualisation des carrières et des retraites, détruisant les garanties collectives.

L’« âge pivot » (art. 56 bis) ne concernerait que les générations entre 1960 et 1965. L’« âge d’équilibre » (art. 10), lui, demeure et s’appliquerait à tout le monde. Non seulement nos retraites baisseraient dramatiquement, mais il faudrait travailler plus longtemps.

Par ailleurs, en évoquant le « coût du travail » (invention des patrons pour nier que ce sont les travailleurs qui produisent la richesse), le Premier ministre refuse une augmentation des salaires permettant de payer les futures retraites. Il suit ainsi les exigences du MEDEF.

En parlant de 66 millions d’âges pivots, Emmanuel Macron vise une individualisation des carrières et des retraites, détruisant les garanties collectives. Pour lui, « universel » signifie chacun pour soi.

Les autres articles des projets (il y a deux textes : une loi organique et une ordinaire) montrent la même volonté de remplacer la solidarité par un individualisme libéral.

L’article 1er soumet le montant des retraites (y compris après liquidation) à un équilibre financier et le remet en cause tous les cinq ans. Le niveau des pensions était jusqu’alors garanti une fois qu’on partait à la retraite. Terminé !

L’article 42 pénalise les périodes de chômage : la retraite serait calculée à partir de l’indemnité et non plus sur la rémunération antérieure. Cela s’ajoute à la prise en compte de l’ensemble de la carrière au lieu des meilleures années ou des derniers mois.

L’article 64, enfin, avoue explicitement à qui profiterait la loi : « Le secteur de l’assurance est appelé à se mobiliser, afin que le recours à ces véhicules [épargne par capitalisation] se généralise et que l’économie française puisse ainsi bénéficier pleinement du dynamisme de l’épargne retraite généré par la loi PACTE. »

Et ce ne sont que quelques exemples.

Margaret Macron

En provoquant une grève dans les transports à Noël et en laissant le conflit s’éterniser, le gouvernement n’entend pas seulement imposer sa réforme des retraites, il veut affaiblir définitivement les syndicats et avoir la peau des bastions de résistance (cheminots, éducation, santé, énergie, etc.). Macron se voit en Margaret Thatcher.

Au-delà de nos pensions, c’est l’ensemble de nos droits que nous défendons par la grève.

« Les violences à l’égard de syndicalistes sont une honte pour notre démocratie » s’est écrié le président. Parlait-il des matraquages haineux, des gaz lacrymogènes en tout sens, des tirs de LBD et des mutilations qu’ils provoquent ? Pensait-il aux manifestations encagées ? Aux AG interdites ? Non, il s’indignait de l’envahissement des locaux de la CFDT lors duquel la seule violence a été commise… par un policier !

Rendez-vous

Mercredi 22 janvier

  • On rend les évals CP au ministre !
    Rendez-vous à 13 h place J. Bainville, métro Solférino
    avec les livrets de passation de votre école
  • À 17 h, métro Marx Dormoy, déambulation dans le 18e

Jeudi 23 janvier
Manif retraite(s) aux flambeaux
Venez avec vos lumières (flambeaux, lampes, etc.)

Vendredi 24 janvier
GRÈVE ! - Conseil des ministres sur la réforme

  • 9 h : AG parisienne éducation 29, bd du Temple (3e)
  • puis manif, 11 h République
  • Soirée festive avec concerts au Shakirail (18e)
Localisation : Paris 18e

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