Face aux armes de la police : flashball, peur et mutilation

Tribune de plusieurs personnes blessées et mutilées par les tirs de flash-ball de la police suite à la victoire au tribunal administratif contre l’État la semaine dernière de l’une d’entre elles. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule.

Ce que la langue policière appelle littéralement « neutraliser une menace » désigne de toute évidence la nature réelle du flashball : écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir.

Le bulletin de Maurice Rafsjus raconte « le travail normal » de la police http://quefaitlapolice.samizdat.net/. Mais ce qui est nouveau, c’est la méthode utilisée. Le flashball est le nom d’un nouveau dispositif politique qui repose sur la peur et la mutilation – en un mot la terreur. Il s’agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule .

Tribune par Clément Alexandre, Florent Castineira, Joan Celsis, John David, Pierre Douillard, Joachim Gatti et Salim blessés et mutilés par la police française.

Nous avons en commun le fait d’avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flashball en pleine tête. Etre touché par une de ces armes, c’est s’effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d’interventions chirurgicales lourdes qui s’étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée, etc. Pour plusieurs d’entre nous, l’implant d’une prothèse a été nécessaire. Sans parler des migraines, des cauchemars et de la peur chevillée au corps. A Marseille, un homme, Mostefa Ziani, est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flashball peut donc tuer à bout portant et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c’est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu’elle a bien compris.

La suite : Flashball, peur et mutilation

Note

A lire aussi : « Mais que fait la police ? » http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4568)

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