Manifestation contre Macron jeudi 28 juin

Jeudi prochain aura lieu à 14h à Bastille une manifestation interprofessionelle mais regroupant aussi la jeunesse afin de faire front contre Macron. Voici le texte d’appel du Comité d’Action Inter Lycéen pour cet évènement.

Fin du printemps, début de la lutte prolongée. #ÉtéPavé

Le 28 juin prochain, les principales organisations syndicales et de jeunesse appellent à une journée de manifestation contre les attaques du gouvernement, à travers notamment la réforme de la SNCF ainsi que la loi ORE instaurant la sélection à l’entrée de l’université. Le mouvement semblant s’essouffler, il nous semble important de faire un bref retour sur ce qu’il s’est passé ces derniers mois et de voir quelles perspectives pouvons nous avoir.

Le printemps 2018 fut assez insolite en ceci qu’il ne fut pas vraiment un mouvement à proprement parler, mais plutôt la superposition de plusieurs luttes indépendantes les unes vis à vis des autres. Aux occupations d’université s’ajoutèrent la grève des cheminots, accompagnée de ses actes de sabotage, ainsi que les deux vagues d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Le tout donna alors lieu à une période d’agitation sociale constante où les médias ne pouvaient chaque jour se passer de parler du dernier scandale qui avait lieu dans une université occupée ou des avancées des affrontements sur la ZAD. Cependant, chaque lutte resta dans sa case et demeura à sa façon une lutte sectorielle, voir corporatiste. Les étudiants se mobilisèrent en tant qu’étudiants, même chose pour les cheminots, tandis que les défenseurs de la ZAD furent malgré eux mis dans la catégorie de « zadistes ». Cette superposition fut de ce fait plus de l’ordre de la coïncidence que d’une quelconque volonté politique.

Ce printemps est fini, mais cela ne signifie pas que la lutte l’est
aussi. Un slogan vu et revu disait « en marche vers la guerre sociale » décrivant de façon pessimiste et catastrophique notre avenir. Nous prenons au contraire cette hypothèse positivement car ce n’est finalement qu’avec l’intensification de la guerre sociale, et sa résolution par la renversement radical de l’ordre existant, que nous pourrons répondre à nombre de problématiques qui se sont posées lors de ce printemps 2018.

L’idée de la défense du service public à travers la lutte des étudiants et des cheminots était, est et sera une impasse tant que l’on ne se mettra pas dans le crâne que ce qui se joue ici ne relève pas de simples manœuvres politiques mais d’un changement structurel de notre société, revendiquer la persistance de l’État providence à la française est inimaginable maintenant que la forme et les exigences du capital à un niveau mondial sont tout autres. Autrement dit, le statu quo n’est plus défendable et n’a à vrai dire jamais été désirable. Concernant la ZAD, il est évident que tout comme la Commune de Paris en son temps, l’existence d’une telle expérience demeure suspendue à son extension à l’ensemble du territoire sans quoi elle serait écrasée, ce qu’il s’est d’ailleurs passé. Partout où des conflits sociaux d’envergure apparaissent, une résolution de ceux-ci en faveur de notre camp semble inévitablement liée à l’idée de révolution.

Pourquoi donc appeler à une énième manifestation portant sur la revendication d’intérêts sectoriels alors que l’ont vient de dire plus haut qu’une révolution était nécessaire ? Parce que c’est seulement des luttes quotidiennes que nous menons là où nous sommes que pourra émerger une perspective révolutionnaire, perspective prenant alors la forme d’un dépassement de la lutte revendicative. Dire qu’une révolution reste à faire ne veut donc pas dire abandonner ces luttes, mais plutôt partir d’elles pour finir par les déborder.

Ajoutons que les combats qu’il nous faudra mener après ce printemps ne risquent pas de se faire attendre maintenant que nous savons que le gouvernement prévoit une baisse supplémentaire des APL, une révision globale du système d’aides sociales mais aussi la privatisation de plusieurs entreprises tenues par l’État. La manifestation du 28 juin prochain pourrait faire office de pont entre les luttes du printemps 2018 et ces luttes prochaines.

C’est dans cette optique là que nous appelons à prendre la tête de la manifestation ce jeudi 28 juin, à 14h, à Bastille.

Localisation : Bastille

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