Paris : grève à l’hôpital psy

Les infirmier-e-s de l’hôpital Sainte-Anne de Paris (dans le 14e arrondissement) sont en grève depuis mercredi après-midi, pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail, et des embauches supplémentaires.

La grève touche le CPOA, le Centre psychiatrique d’orientation et d’accueil, « service dont la mission principale est l’accueil et l’orientation des urgences psychiatriques venant de toute la France et de l’étranger ».

On encense partout le travail du CPOA (panneaux dans les autres services du Centre hospitalier Sainte-Anne, médias, internet, hôpitaux, associations...) le CPOA est présenté comme un service référence et d’urgence, (celui qui va trouver une solution, là où les autres ont échoué ou renoncé !), nous n’avons ni les moyens, ni le statut d’urgences !

La Direction ne regarde pas ce que ces situations peuvent engendrer sur le personnel soignant : stress, violence quotidienne, fatigue, frustration de ne jamais être entendus, impossibilité à organiser une vie privée, des activités extérieures... Les restrictions budgétaires de plus en plus drastiques entrainent une dégradation de la mission du service public et du système de soin en particulier. Le CPOA devient de plus en plus la réponse au manque de moyens des structures de soins débordées, d’associations en panne de solutions adaptées et de la misère sociale en général.

Les revendications communes portent sur l’embauche de 4 infirmier-e-s à temps plein, sur l’effectif minimum présent, le respect des temps de repos et des congés, ainsi qu’ « une formation pour tout le personnel sur la gestion de la violence », ce qui peut être plus ambigu. De fait, cette grève se situe au confluent de plusieurs enjeux :

Moins les services d’urgences psy ont de personnels et plus les prises en charges sont autoritaires et médicamenteuses. En tant que moment de contestation collective et de remise en question des orientations institutionnelles, ce mouvement de grève pourrait être l’occasion de poser la question non seulement des modalités du travail, mais aussi de ses finalités, en particulier les alternatives à l’approche psychiatrique répressive pour aider et accompagner les personnes en vive souffrance psychique.

Une assemblée générale a reconduit la grève ce jeudi, elle devrait se poursuivre ce week-end.

Sources : France 3, Le Parisien, Sud-Santé Sainte-Anne.

Mots-clefs : grève | soin - santé
Localisation : Paris

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