Procès des 3 Allemands arrêtés à Biarritz : appel à soutien !

Le 21 août 2019, trois personnes sont interpelées sur une autoroute du Sud-Ouest alors qu’elles roulent en direction de l’Espagne. Leur voiture est arrêtée par les forces de l’ordre, qui procèdent à un contrôle. À cet instant précis, on ne sait pas ce qui motive le contrôle, si ce n’est la sécurisation du sommet du G7 qui a lieu à Biarritz. Interpelés, jugés et condamnés, ils sont actuellement en prison. Appel à soutien pour leur procès en appel.

PRESSION DANS LE CADRE DU SOMMET DU G7 DE BIARRITZ RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN AUX « 3 DE L’AUTOROUTE » LE 27 SEPTEMBRE 2019 A 8:30 A LA COUR D’APPEL DE PAU

Le 21 août 2019, trois personnes sont interpellées sur une autoroute du Sud-Ouest alors qu’elles roulent en direction de l’Espagne. Leur voiture est arrêtée par les forces de l’ordre, qui procèdent à un contrôle. À cet instant précis, on ne sait pas ce qui motive le contrôle, si ce n’est la sécurisation du sommet du G7 qui a lieu à Biarritz.

En tout état de cause, il semblerait que les trois de l’autoroute, d’origine allemande, ont été balancés par les services de police allemands à leurs homologues français. Il semble qu’ils seraient catalogués « ultragauche », alors même qu’ils n’ont jamais été poursuivis en France. C’est dire combien la police politique travaille, à travers les frontières aussi…

Dans leur voiture, la police prétend avoir trouvé un arsenal et des écrits radicaux. Placés en garde à vue pour « port d’arme » et « groupement en vue de commettre des dégradations et des violences », les trois comparaissent le surlendemain, à l’issue de 48 heures de détention, devant le tribunal correctionnel de Bayonne. Mais surprise, ils sont relaxés des faits de « port d’arme » : juridiquement, il n’y avait donc pas d’armes dans leur voiture, qu’on se le dise.

Pour autant, ils sont condamnés à 2 et 3 mois de prison ferme, assortis de 5 ans d’interdiction du territoire français pour « groupement formé en vue de commettre des dégradations et des violences ». Donc ces trois jeunes Allemands désarmés dans une voiture à plusieurs dizaines de kilomètres de Biarritz se regroupaient pour, la police l’imagine, commettre des violences. Sachez donc qu’avoir dans sa voiture quelques brochures anarchistes et un spray au gaz poivre, c’est déjà « être susceptible d’avoir l’intention de peut-être commettre des violences ». Cela mérite bien quelques mois de prison.

Les trois jeunes sont donc incarcérés le soir même dans trois maisons d’arrêt différentes, à Mont-de-Marsan, Gradignan et Agen. C’est évidemment une stratégie de l’administration pénitentiaire pour fragiliser les incarcéré·e·s.

Précisons qu’il a été refusé aux trois de bénéficier des avocat·e·s désigné·e·s par leurs familles et que les commis·e·s d’office qui ont été envoyé·e·s pour les remplacer ont refusé les garanties de représentation amenées par les proches pour faire obstacle à un éventuel placement en détention provisoire.

Jusqu’à dix jours après leur placement en détention, il a été très difficile pour les avocat·e·s de l’équipe juridique du contre-sommet de les défendre. Pour autant, il.elle·s ont pu interjeter appel de la décision, qui est particulièrement inique au regard des faits et de la faiblesse du dossier.

Cette justice expéditive et d’exception est lourde de symboles à l’issue de plusieurs mois d’une répression féroce à l’égard des Gilets jaunes, au cours de laquelle l’adoption de la loi « anticasseur » a clairement permis la généralisation des arrestations préventives et des poursuites judiciaires pour des « groupements » imaginaires.

Le 27 septembre 2019 à 8h30, les trois seront jugés en appel devant la cour d’appel de Pau. Leurs soutiens appellent à venir nombreux·ses devant le tribunal, pour qu’ils soient libérés IMMÉDIATEMENT et SANS SUITES !

Trois touchés, tou·te·s concerné·e·s : la solidarité est notre arme !

Le collectif antirep du G7, ABC Paris - IDF et des soutiens.


Auf Deutsch :

Repression im Rahmen des G7-Gipfels in Biarritz Solidaritätskundgebung für "die drei von der Autobahn" am 27. September 2019 um 8:30 Uhr am Oberlandesgericht von Pau

Am 21. August 2019 geraten drei Personen auf der Autobahn des Südwestens und auf dem Weg nach Spanien in eine Personalienkontrolle. Ihr Fahrzeug wird von den Bullen angehalten und durchsucht. An diesem Zeitpunkt scheint für die Kontrolle kein anderer Grund plausibel zu sein, als die Schutzvorkehrungen für den G7-Gipfel, der in Biarritz stattfindet.

Auf jeden Fall scheint es, als ob die Namen der "drei von der Autobahn", alle deutscher Herkunft, von den deutschen an die französischen Behörden weitergeleitet wurden. Sie seien als "Linksextremisten" eingestuft, obwohl sie in Frankreich noch nie gerichtlich verfolgt wurden. Das zeigt wie präzise mittlerweile die länderübergreifende politische Arbeit der Polizei ist, von der nach dem G20-Gipfel viel die Rede war.

Die Polizei behauptet, in ihrem Fahrzeug Waffen und linksradikale Texte gefunden zu haben. Nachdem sie wegen "Waffenbesitz" und "Zusammenschluss zwecks des Begehens von Straftaten und Gewaltdelikten" in Gewahrsam kamen, erscheinen sie zwei Tage später vor Gericht in Bayonne. Aber Überraschung : Sie werden von der Beschuldigung des "Waffenbesitz" freigesprochen. Es sei hiermit festgehalten, dass es rechtlich keine Waffen in ihrem Fahrzeug gab.

Nichtsdestotrotz werden sie wegen "Zusammenschlüssen zwecks des Begehens von Straftaten und Gewaltdelikten" zu zwei bis drei Monaten Haft und 5 Jahren Aufenthaltsverbot auf französischem Gebiet verurteilt. Die Polizei stellt sich vor, dass sich diese drei unbewaffneten deutschen Jugendlichen in einem Fahrzeug mehrere Kilometer von Biarritz entfernt zusammenschlossen, um Gewaltdelikte zu verüben. Merkt euch von nun an, dass wegen einer Mitfahrgelegenheit in ein Auto zu steigen, in dem anarchistische Zeitschriften und Pfeffersprays liegen, bereits bedeutet, "möglicherweise die Absicht zu haben, vielleicht Gewaltdelikte zu verüben". Dies verdient schon ein paar Monate Haft.

Die drei von der Autobahn werden noch am selben Abend in drei unterschiedliche Gefängnisse inhaftiert, in Mont-de-Marsan, Gradignan und Agen.

Es sei auch gesagt, dass es den dreien verweigert wurde, die Unterstützung der von den Familien benannten Anwälte zu beziehen. Außerdem haben sich die amtlich bestellten Anwälte geweigert, die von den Eltern vorgewiesenen Garantien zu beachten, zumal diese sich der Untersuchungshaft in den Weg gestellt hätten.

Noch zehn Tage nach ihrer Inhaftierung war es den Anwälten des Ermittlungsausschusses des Gegen-Gipfels sehr schwierig, sie rechtlich zu verteidigen. Dennoch konnten sie Berufung gegen die Entscheidung einlegen, die angesichts der Tatsachen und der Schwäche der Anklage sehr ungerecht ist.

Diese flinke Ausnahmejustiz ist bezeichnend für die heftige Repression, die sich seit mehreren Monaten auf die Bewegung der Gelbwesten niederschlug. Die Verabschiedung des "Anti-Randalierer"-Gesetzes hat die Verallgemeinerung der präventiven Inhaftierungen und der Strafverfolgungen wegen eingebildeter "Zusammenschlüsse" ermöglicht.

Am 27. September 2019 um 8:30 Uhr werden die drei im Berufungsverfahren vor dem Oberlandesgericht in Pau erscheinen. Ihre Unterstützer*innen rufen dazu auf, sich vor dem Gericht zu versammeln, damit sie SOFORT und OHNE RECHTLICHE FOLGEN befreit werden !

Drei getroffen, alle betroffen : Solidarität ist unsere Waffe !

Der EA des G7-Gipfels, das Anarchist Black Cross Paris-IDF und Unterstützer*innen


LETTRE DE L’UN DES TROIS DE L’AUTOROUTE

L’original en allemand avec les coordonnées du Secours rouge (Rote Hilfe) qui les soutient en Allemagne est ici : https://de.indymedia.org/node/37366

Vendredi, 30.09.2019

À tous ceux qui me soutiennent / ou qui nous soutiennent

Cela fait maintenant près d’une semaine et demie que nous, c’est-à-dire les trois de l’autoroute, sommes captifs de la justice de classe française.

Tout a commencé lorsque la gendarmerie nous a sortis de l’autoroute et a contrôlé notre voiture avec la collaboration de la police fédérale allemande. À la suite de ce contrôle, nous avons été arrêtés pour des objets jugés dangereux par les autorités françaises.

Ensuite, après avoir été interrogés à la gendarmerie, nous avons été conduits au centre de rétention administrative de la police nationale, spécialement aménagé pour les prisonniers du G7.

Après plusieurs interrogatoires scandaleux, en partie à quatre heures du matin, avec prise d’ADN par le service d’identification, etc. Après environ 40 heures de détention, nous avons été jugés en comparution immédiate.

Il convient de noter encore que jusqu’à ce jour, pour l’État bourgeois normal, aucun délit n’a été commis ! Mais en raison de l’énorme pression exercée par la machine de propagande de l’État français pour légitimer les lois antidémocratiques, néofascistes, néolibérales et racistes, nous avons appris le 23.8.2019 devant le tribunal de Bayonne qu’il nous était reproché les faits suivants :

  • Détention illégale d’armes, en espèce d’un spray au poivre trouvé dans la voiture, ce qui est tout à fait légal en Allemagne ;
  • Groupement formé en vue de venir en France pour commettre des violences à l’égard de personnes et/ou de biens.

À l’issue du procès ont été prononcées des peines de deux à trois mois de prison pour rien.

Nous avons été menottés immédiatement après le verdict et emmenés sans possibilité de s’entretenir avec nos avocats.

Le point culminant de ce jugement absurde réside dans le fait de nous avoir emmenés dans trois taules différentes pour nous priver de la dernière étincelle d’espoir. Mais ils ne réussiront pas !

Nous devons être conscients de la période dans laquelle nous vivons et de la volonté des dirigeants de nous emprisonner et de nous opprimer dans le monde entier.

Partout dans le monde, des forces réactionnaires montent en puissance, partout où elles tentent d’affaiblir le mouvement révolutionnaire ou progressiste par l’arbitraire grandissant des États, le durcissement de lois fascistes, des méthodes de déportation racistes et un recul patriarcal. Mais ils ne réussiront pas !

La résistance germe partout dans le monde. De Biarritz au Pays basque, en passant par Hambourg, le Rojava et Hong Kong.

Les gens du monde entier se battent pour une société libérée. Et partout dans le monde, les systèmes capitalistes essaient de se protéger en augmentant la répression et en supprimant les forces progressistes. Mais ils ne réussiront pas ! Même si nous traversons des moments difficiles, même s’ils veulent nous emprisonner à grande échelle, ils ne briseront jamais notre conscience politique de la possibilité d’un autre monde. Des prisonniers du sommet de Biarritz et de Hambourg aux milliers de camarades au Kurdistan qui sont détenus ou en raison de la répression grandissante à Hong Kong. Nous allons traverser tout cela ensemble, tous ensemble !

Merci à tous ceux qui ont fait tant de travail de solidarité et qui l’ont fait ces dernières années ! United we stand ! Essayons au moins de surmonter nos principaux points de clivage ! Tous ensemble contre le fascisme ! Notre solidarité contre leur répression !

Cette fois, ça nous a frappés, il y a quelques semaines, c’étaient les trois de Parkbank ! Et encore une fois, nous devons nous rappeler que quelques individus ont été touchés, mais nous sommes tous concernés ! Liberté pour tous les prisonniers politiques.

Merci à tous ceux qui s’occupent de nous à l’extérieur, envoyez-nous des livres et du courrier et solidarisez-vous avec nous !

Salutations de la prison française ! Pour la révolution sociale ! Vive la société libérée !

Un des « trois de l’autoroute »
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Mots-clefs : Allemagne | contre-sommet

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