« Qui c’est qui répond au téléphone ? »

Témoignage sur le blog « le Salaire de la peur » d’une ancienne secrétaire. A propos de son quotidien, du sexisme du patron, des petits harcèlements… et du plaisir du sabotage.

« Qui c’est qui répond au téléphone ? »
Je pense que c’est la phrase que j’ai entendue le plus souvent durant les deux ans et des poussières que j’ai passés dans cette entreprise de merde. C’était le patron qui se demandait, quand il entendait le téléphone sonner plus de deux fois, pourquoi je n’étais pas à mon poste. L’idée que j’aille pisser, que je fasse autre chose, ou même, soyons fous, que je prenne des pauses durant la journée de travail le dépassait totalement. Pourtant, il aurait pu comprendre, vu qu’il se pointait au boulot 2 heures par jour, quand l’envie lui prenait. Le temps de faire signer trois papelards, de faire deux remarques désagréables, et de demande au mécanicien de concevoir des structures en profilé qui soient « sexy ». Non, je déconne pas.

Bien sûr, en étant secrétaire, y a pas que le patron qui m’a fait chier. Les livreurs qui font des remarques sur mon décolleté – ou son absence – et les collègues qui pensent que c’est drôle de dire que ça fait secrétaire cochonne quand tu mets des lunettes parce que t’as mal aux yeux, c’était mon lot quotidien. Mais il paraît qu’il faut le prendre avec le sourire, et avec la douceur qui va de soi quand on est une femme, une vraie, avec un vrai boulot de bonne femme. Secrétaire, un métier tranquille où t’as le cul posé sur une chaise. C’est sûr, de ce point de vue c’était plus reposant que quand je faisais du ménage chez des vieux et que j’aidais occasionnellement les infirmières à changer les couches XXL. De beaux métiers de femme.

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