Retour sur le CROUS du 13/12 à Jussieu

À la suite d’une action restaurant universitaire gratuit nous voulons dénoncer l’attitude violente et les intox de la direction du CROUS et appeler à ce que les actions de ce genre fleurissent et se multiplient partout.

Aujourd’hui (13/12) nous avons été quelques un.es à organiser un CROUS gratuit à l’université de Jussieu. Cette action s’insère dans la continuité des mobilisations contre la précarité étudiante — manifs sauvages, assaut du ministère de l’enseignement supérieur et nombreuses opérations resto U gratuit — qui font suite à l’immolation d’un étudiant à qui le CROUS venait de refuser sa bourse. Nous ne sommes ni les premièr.es ni les dernièr.es à lancer une autoréduction, et nous encourageons leur multiplication. À la suite de l’appel du CHACAL repris par l’AG de Paris 6, les services du CROUS prévenus nous attendaient de pied ferme. Nous étions donc une dizaine à nous positionner calmement aux portes et aux caisses en annonçant la gratuité des repas aux étudiant.es et aux personnels présent.es. Après le passage de quelques étudiant.es et les débuts de discussions ouvertes par le tractage, les vigiles et cadres de direction du CROUS sur place ont viré violemment celleux qui se tenaient à l’entrée pour tracter. Ces personnes se présentant comme de la direction du CROUS parisien ont fermé les portes empêchant définitivement les étudiant.es de venir y manger. Nous rejetons le discours qui a suivi des agents du CROUS qui veulent faire peser sur nous la responsabilité de la fermeture du restaurant alors que la décision de fermer les portes n’appertenait qu’à eux. Ce sont eux qui ont donc préféré priver les étudiant.es d’un repas, quitte à jeter la nourriture déjà préparée plutôt que de laisser les étudiant.es en profiter librement. Ceci illustre bien la position du CROUS comme gestionnaire de pauvreté et non comme théorique organisme bienveillant de soutien ou de solidarité envers les étudiant.es.

Contre la libéralisation de la fac, petits fours vs. purée cordon bleu

Face à cela nous avons distribué gratuitement aux étudiant.es lésé.es une récupération alimentaire faite la veille de sandwichs/petits fours destinés à une réception universitaire. Encore une fois nous nous retrouvons face à l’hypocrisie des politiques de l’enseignement supérieur en France qui, à l’image d’une rencontre - d’ailleurs joyeusement perturbée - entre la ministre Vidal et le fleuron de la jeune start-up nation, fait des courbettes au monde de l’entreprise à grand renfort de banquets fastueux alors que les financements manquent pour les facs, les étudiant.es et les enseignant.es-chercheur.euses précaires. On pourrait rêver à un jour d’une inversion des rôles où les étudiants troqueraient leur plateau de resto U pour un repas de traiteur tandis que les appariteurs en col blanc de l’université découvriraient les joies de la purée cordon bleu.

Salarié.es du CROUS et étudiant.es, entre précaires on s’entraide

Dans la série des enfumages désinformatifs, nous dénonçons également l’usage par le CROUS d’un vieux poncif étriqué de la répression sociale, consistant à monter les précaires les uns contre les autres, en faisant peser d‘éventuelles menaces sur le personnel. Non seulement la rémunération horaires des employé.es du CROUS ne pourrait être remise en question par la mise en place d’un resto U gratuit, mais en plus, comme ça a déjà été fait ailleurs, nous prévoyions une caisse de solidarité avec les personnels dont nous connaissons aussi la précarité. À la tentative de division nous voulons répondre par la solidarité.

Nous appelons donc à multiplier ces actions dans toute la France, que ce soit pour visibiliser la précarité étudiante à l’image de l’étudiant lyonnais qui la dénonçait à travers son geste, pour offrir des repas gratos au maximum d’étudiant.es ou pour participer à la séquence de mobilisation massive que nous vivons aujourd’hui.


Quelques conseils pour bloquer ton CROUS
 :

  • réunir au moins dix copaines
  • la précarité n’est pas qu’étudiante, pensez au personnel
  • avoir un tract prêt pour expliquer les raisons de votre action
  • ne pas diffuser publiquement la date de votre action
  • se répartir les caisses, portes et distribution de bouffe puis annoncer gaiement le début d’une opération de CROUS gratuit
  • ne pas hésiter à faire des suggestions de menus pour la prochaine fois et à la tendance de la retraite à point préférez un patron grillé à point

Nous revendiquons tout : retraite à 20 ans, salaire étudiant, homard, caviar et champagne.

L’autoréduction est une pratique d’avenir, les ministres passeront à la broche, ils ont beau avoir les CROUS, on aura toujours les CROCS

« Le CROUS c’est moi ! »

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