S’investir dans les banlieues même si il n’y a pas d’émeutes

L’idée d’une mobilisation en banlieue est absente dans la tête des étudiant.e.s parisien.ne.s, alors qu’entre les lycées et les facs la détermination ne manque pas. N’ayez pas peur de prendre le RER au-delà du periph’ !

Depuis presque deux mois la mobilisation contre le plan étudiant prend dans les universités, à Lille, à Nantes, à Paris, à Bordeaux, à Montpellier, à Toulouse et dans d’autres villes universitaires, avec des assemblées générales, des blocages, des amphis occupés voir même des facs occupées. Depuis plusieurs semaines des cours alternatifs sont mis en place, du temps est libéré pour les étudiant.e.s, nous entendons parler de convergence des luttes, des petites choses se mettent en place.

Mais le constat qui peut être fait est que ce mouvement reste seulement à l’intérieur du périphérique, mise à part les facs de Nanterre et St-Denis. Nous entendons peu parler des autres facs en banlieue parisienne et encore moins des lycéen.ne.s qui sont directement concerné.e.s par Parcoursup et la réforme du bac, car la sélection se fait déjà en fonction de l’endroit où l’on habite. Nous avons pu nous réjouir d’avoir entendu qu’un ou plusieurs lycées ont été bloqué lors des jours de mobilisation mais nous en restons simplement réjouis.

Où est le lien entre les lycées de la banlieue parisienne et les militants.es / étudiants.es de l’île de France ?

Pourquoi les lycées ne se bougent pas ? S’il n’ont écho du mouvement que dans les médias, et que nous même n’allons pas les informer sur la situation, sur ce qu’il se passe dans nos facs, pourquoi nous faisons cela, Il n’y a aucune raison qu’iels se mobilisent, les syndicats lycéens n’existent presque pas, les profs sont plus ou moins dépassé.e.s / mal informé.e.s sur Parcousup. Tout est fait pour qu’iels ne soient pas au courant, qu’iels se taisent.

Certes des appels à bloquer les lycées ont tourné grâce à facebook et la page du MILI mais ces appels restent confinés entre les abonné.e.s de la page du MILI, entre les militants parisiens et quelque lycées parisiens mobilisés. La majorité des lycéens.ne.s de banlieue ne connaissent pas particulièrement le milieu militant parisien et par conséquent ne connaissent pas les pages facebook mobilisées, dont celle du MILI.

Il serait peut-être temps de sortir de Paris, ne serait-ce que pour distribuer de l’information et peut être aider celles et ceux qui souhaitent s’organiser dans leur lycées. Sachant que les modes d’actions tels que les tractages, les barrages filtrants, les tables d’infos, les assemblées générales n’existent pas (à quelques exceptions près) en banlieue parisienne.

Comment voulons-nous un mouvement qui s’intensifie au mois de mai sans inclure la banlieue parisienne ? Comment voulous-nous gagner si on ne se mobilise pas avec les principaux concerné.e.s ?

Nous pouvons peut être créer des comités au sein des facs, ou au sein des cercles militants, pour aller en banlieue et aller devant les lycées pout discuter et échanger. Et pour nous autres qui venons de banlieue et qui militent presque tout le temps sur Paris, invitons nos copain.e.s de lutte à sortir du confort parisien et à venir avec nous aider pour bouger nos banlieues, on sait toutes et tous à quel point on est heureux.se lorsqu’il y a des événements militants près de chez nous et pas sur Paris. Car les banlieues n’ont besoin de personne pour se mobiliser et se retourner, nous en avons eu la preuve lors du CPE en 2006 et lors des diverses violences policières comme on le sait toutes et tous, récurrentes en banlieue. Elles ont seulement été oubliées, mises à part et rejetées. Ne faisons plus cette erreur de l’exclure de nos luttes, car on sait tou.s.tes que les premier.e.s concerné.e.s seront elleux.

Parisiens et parisiennes, ne soyez pas effrayé.e.s par cette ligne qu’est le périphérique. Diversifions nos lieux de luttes pour casser nos habitudes et amener d’autres perspectives à nos luttes.

Etudiant.e.s, militant.e.s, syndicalistes, lycéens.ne.s proposons des choses dans nos banlieues, des manifs inter-lycéennes, des assemblés inter-lycéennes, des rassemblements, des bouffes pour ouvrir des espaces de discutions, créer des connexions, casser ce sentiment de solitude et d’isolation qu’il y a en banlieue. Construisons des choses face au plan étudiant, à Macron et son monde, car sans tout les étudiant.e.s et lycéen.ne.s de France : villes, campagne et banlieues, nous n’irons pas plus loin.

La banlieue met le feu à paname.

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