Paroles (extra) Ordinaires de la Folie Errante

Trois jours de radio, débats en plénière et ateliers en petits groupes pour s’informer, analyser, créer, rêver, pratiquer la folie et son accueil et agrandir en commun la toile de fond de nos combats à venir !

Le temps fort des Semaines de la Folie Ordinaire à la Parole Errante les 29, 30 et 31 mars. Trois jours de radio, débats en plénière et ateliers en petits groupes pour s’informer, analyser, créer, rêver, pratiquer la folie et son accueil et agrandir en commun la toile de fond de nos combats à venir !

Paroles (extra) Ordinaires de la folie Errante

Face à l’e-santé, à la privatisation et la déshumanisation des soins, face aux discours dominants « maladies mentales, maladies comme les autres »,comment résister et lutter pour des pratiques émancipatrices ?

Usager.es, professionnel.les, familles, tout le monde... on en discute !

La « santé mentale à l’air du numérique » est le thème posé cette année par les Semaines D’information sur la Santé Mentale.

Tandis que dans les structures d’accueil et de soin, les soignants sont acculés derrière les ordinateurs à remplir les logiciels et protocoles censés garantir la qualité des soins, ils n’ont plus de temps pour l’essentiel : être auprès des patients.

Le développement de l’e-santé s’inscrit dans un projet plus général de restructuration du champ de la santé, le projet « ma santé 2022 » d’Agnès Buzyn. Son discours sur la psychiatrie publique : c’est bien mais c’est vieux et ça coûte cher (un pognon de dingue ?), on comprend la grogne des soignants et des patients mais la recherche scientifique et les progrès technologiques vont rénover en profondeur le champ de la santé mentale.

Au nom du « décloisonnement » du service public, ces outils de gestion et interfaces numériques standardisées, soutenus par une recherche scientifique instrumentalisée, sont en fait au service de la privatisation et du contrôle social et tendent à remplacer le lien humain. L’e-santé ou la formidable possibilité de rester chez soi quand on va mal, de parler à un robot-psy, trouver une appli d’éducation thérapeutique pour bien prendre ses médicaments !

On peut se demander si cette promotion de la santé numérique s’inscrivant dans une réforme plus large du champ de la santé ne va pas écarter les plus démunis de la possibilité de se soigner et aplanir les espaces et le temps nécessaires à la rencontre ? On voit déjà l’augmentation des hospitalisations sous contrainte depuis 30 ans et la dégradation des conditions d’accueil et de travail (recours à l’isolement, contention, camisole chimique,…).

Les lieux de soin, d’accueil et d’écoute nécessitent des moyens et des personnes formées et disponibles, ayant une attention particulière à la dimension psychique, corporelle et sociale d’un sujet inscrit dans une histoire et se défendant du mythe de l’individu réduit à son fonctionnement cérébral et doté de compétences à faire valoir.

Cette nécessité et ce besoin de lien humain sont partagés à différents endroits, structures psychiatriques ou non. Une psychiatrie humaine et émancipatrice ne peut que s’inscrire dans un monde humain et émancipateur. Des espaces de résistance existent, des luttes jaillissent ici et là, des personnes s’organisent à l’instar des Gilets jaunes. Pour que la psychiatrie puisse « être faite et défaite par tous » (R.Gentis), dans un processus de réflexion et de lutte en cours, nous souhaitons rouvrir un espace de parole, tisser des récits et partager des expériences, faire émerger et inventer quelque chose de commun.

Rendez vous les 29, 30 et 31 mars pour des temps d’échange autour d’une émission de radio, d’assemblées plénières et d’ateliers, mais aussi en partageant un repas, une projection de film, une pièce de théâtre en fanfare et un peu de poésie


Vendredi 29

14-18h
Plateau radios avec Roue Libre (Gem de la Vague à l’Âme), Bruits de Couloir (la Trame), Radio-Sans-Nom (Cattp Asnières) et Radio Megalo (Centre Social Autogéré de la Parole Errante Demain). Et la Chorale des Gêneurs (Saint Denis) et…

18h30
Vernissage de l’exposition collective avec Isko Vahko dit Paco, YAN*, des membres du Club Via Nova, du Gem de Bobigny et de l’Hdj d’Asnières

19h30
Repas participatif : « Ramenez vos fraises, tartes, gâteaux,… » et autres mets !!

20h30
Projection/Rencontre et débat public autour du film Ici et maintenant, les anciens de la CT d’Aubervilliers avec comme invité.e.s d’ancien.ne.s usager.e.s, résident.e.s de Communautés Thérapeutiques, groupes d’auto-support, professionnel.le.s de santé et en présence du réalisateur jurl

Samedi 30

14h30-16h

Face à l’E-santé, à la privatisation et à la déshumanisation des soins psychiques, comment résister et lutter pour des pratiques émancipatrices ?

Temps d’échanges et plénière ouverts à la parole de tou.te.s, en présence d’acteurs.trices des luttes en cours dont celles du champ de la psychiatrie et de ses bord.

16h30-18h
Ateliers en petit groupe pour s’informer, analyser, créer, rêver, pratiquer,… et agrandir en commun la toile de fond de nos combats à venir !

Atelier 1 : L’E-Santé mentale
Des membres du collectif Ecran Total proposeront une reflexion critique à partir des expériences de chacun. Ecran total qui lutte contre la numériation de nos vies, s’est créé à la suite du collectif d’éleveurs du Tarn "faut pas pucer... mémé dans les ordis"

Atelier 2 : Formes d’organisations dans les luttes : syndicats, syndiqués, non syndiqués, quelles alliances ?
Échanges à partir de témoignages de personnes et de collectifs en lutte dans les secteurs de la psychiatrie et du travail social, en présence de la commission de mobilisation des travailleurs sociaux en lutte d’île de France.

Atelier 3 : Quel avenir pour les Clubs Thérapeutiques et les Associations de secteur psychiatrique à l’heure du "Social Business" et de l’économie sociale et solidaire ?
En co-animation avec Clément, éducateur spécialisé dans un secteur de pédopsychiatrie et Jean-Baptiste Jobard, coordinateur du Collectif des Associations Citoyennes.

Atelier 4 : Face à la précarité, sortons de l’isolement, luttons pour nos droits, partageons nos ressources !
Dans cet atelier il s’agira entre autre d’échanger autour des difficultés d’accès aux droits, en particulier l’AAH, à travers des exemples individuels et collectifs (permanences juridiques, collectifs de précaires…).

Atelier 5 : Atelier d’écriture proposé par et pour les patient.e.s, usager.es, psychiartrisé.e.s ... Appelons-nous comme nous le voulons !
La psychiatrie est un vécu pour nous, traumatique ou non. La psychiatrie contraint les corps dans des lieux et les pensées dans des cases. Inventons d’autres lieux, d’autres liens, un soin plus fou encore !

Atelier 6 : "Faire Terre"
Atelier construction de banderoles, créations de slogans, réalisation de cartes, de sculpture sur terre et de sérigraphie.

Début des festivité :
18h Apéro
19h « Mer… Si », performance théâtrale écrite et interprétée par Lior
20h Repas confectionné et servi par le collectif des Baras – A prix libre
21h Ana & The Folk Songs – Solo folk
22h « Fest Noz » avec le duo KLP – Bal traditionnel breton

Dimanche 31

Face au discours de la psychiatrie neuro-scientifique, qui fait des maladies mentales des maladies « comme les autres », formule entendue à répétition dans les médias, d’autres conceptions de la « maladie », des humain.e.s et du « soin psychique », sont-elles possible à faire entendre ?

Si le mot psychisme pariat plus vaste que le cerveau, c’est parce que les connaissances en la matière (grise !) confirment que... nous ne savons toujours pas grand chose de ce que nous sommes, les humain.e.s ! « Qui » sommes-nous ? Serait-il plus facile à saisir ? En tout cas c’est ce que même un éminent professeur ne peut pas savoir sans rencontrer son patient !

La primauté accordée à cete dimension relationnelle du soin est auourd’hui revendiqueée par des des collectifs de la psychiatrie et du médico-social, de tous les métiers et grades. C’est ce qui a changé la donne dans le smédias, et pourtant le fairte dans les pratiques ... et elles seraient émancipatrices !

En quoi cette idée diffère-t-elle de la promesse de rétablissement et même d’empowerment que l’on entend partout, célébrée comme un « nouveau » paradigme du soin ? Comment cette idée folle est-elle réalisable, au moins de temps en temps, ici ou là... ?

Ce deuxième temps des discours (extra) ordianbirers de la folie errante, sera aussi traversé par les débats des jours précédents, de la veille bien sûr, mais aussi du samedi 23 à la parole errante

14h-16h
Plénière
Usager.e.s, professionnel.le.s, familles, tout le monde, on en discute !

16h30-18h Ateliers
Atelier 1 : « La santé mentale, c’est bon pour le capital ! »
Atelier 2 : Le soin entre autonomie et contrainte
Atelier 3 : discussion à partir de la restitution de l’atelier d’écriture du samedi
ateleir 4 ... 5 ... sur proposition dans la plénière.


Ateliers pour créer, inventer, pratiquer :

« faire Terre » / fabrication de banderoles, créations de slogans, réalisation de cartes.

18h Apéro avec Choeur de Vénères, Chorale de la Parole Errante.

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