Arrestations et dissolution des Soulèvements de la Terre : rassemblement ce soir à Hôtel de Ville

| Soulèvements de la terre

Rendez-vous à partir de 19h devant l’Hôtel de Ville de Paris en soutien aux personnes arrêtées hier matin.

  • Solidarité avec Loïc : que Vivonne devienne une ZAD ! Communiqué des ami.e.s de Loïc, l’arrêté de Bure

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES AMIES DE LOÏC

    Avec Loïc, nous luttons à Bure contre le nucléaire, ses armes, ses déchets et son monde. Aujourd’hui, notre ami se retrouve à nouveau dans les geôles de l’État. Après avoir été perquisitionné et mis en joue, mardi matin, à 8h30 par une brigade anti terroriste, Loïc a été arrêté et déféré à Niort. Que lui reproche-t-on ?

    • participation à un groupement visant à commettre des violences à Sainte-Soline le 25 mars dernier ;
    • recel d’un gilet de gendarmerie ;
    • un tag « ACAB » sur un véhicule de gendarmerie.

    Tout le monde sait depuis des semaines qu’à Sainte-Soline, c’est la police et la gendarmerie qui ont sciemment fait un usage disproportionné de la force. C’est cette seule violence qui mérite d’être condamnée.

    Si Loïc est enfermé, c’est en raison de ses convictions et engagements politiques. Il est la proie facile d’un gouvernement qui a besoin d’étayer sa bien trop fragile décision de dissolution des Soulèvements de la terre pour faire plaisir à la FNSEA.

    Présenté ce jeudi 22 juin devant le juge, Loïc a refusé la comparution immédiate dans l’espoir d’avoir le temps et la liberté pour préparer sa défense. Il espérait aussi garder ses deux emplois. Loïc est à la fois maraîcher près de Bure (Meuse) et agent de service dans un Ephad, à Laxou (Meurthe-et-Moselle). Mais, au nom d’un prétendu risque de renouvellement d’infraction, le procureur et le juge en ont décidé autrement : ils l’ont placé en détention provisoire jusqu’au 27 juillet, date de son procès.
    NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS IMPRESSIONNER

    Loïc s’est également vu refusé par les juges une détention à proximité de son domicile. Il est donc incarcéré à Vivonne, la prison de Poitiers et pourrait y rester pendant cinq longues semaines. Autrement dit, avant même qu’il ne soit jugé, il est condamné : Loïc se retrouve une fois de plus loin de ses proches, coupé de ses activités et de ses revenus…

    Ses avocats ont fait appel de son placement en détention provisoire. À suivre, donc. Sur le fond, il encourt jusqu’à 7 ans de prison. Loïc a déjà une expérience de l’arbitraire judiciaire. Nous le savons fort et courageux. Il est prêt à faire face et à défendre avec joie et détermination ses convictions.

    Parce qu’il est désormais tout simplement impossible de ne pas se lever face à ce pouvoir qui tente d’écraser tout ce qui lui résiste, tout ce qui se rebiffe à son autoritarisme et à sa violence, nous nous tenons aux côtés de notre camarade. Nous appelons tout le monde à multiplier partout les gestes, les pensées et les actions en soutien à Loïc ainsi qu’à toutes les personnes qui subissent actuellement l’opération d’intimidation des mouvements écologistes et sociaux, notamment toustes les écologistes arrêté⋅es les 5 et 20 juin derniers.

    Nous ne nous laisserons pas impressionner. Nous ne laisserons pas le pouvoir nous isoler et nous séparer. Nous savons ce qui nous attend et allons faire face collectivement. Nous resterons debout malgré le fait que :

    • avant-hier, le gouvernement expulsait 450 mineurs isolés qui réclamaient simplement leur droit ;
    • il y a une semaine, il blessait 50 personnes au cours de la manifestation contre le TAV ;
    • il y a un mois, il aspergeait de gaz les activistes écologistes à l’AG de Total ;
    • Serge et Mickaël se remettent tout doucement de leurs graves blessures à Sainte-Soline.

    Nous savons qui sont les criminels, les agresseurs, les saccageurs et les malfaiteurs. Notre camarade et l’ensemble des activistes se situent, eux, du côté du vivant qui est toujours résolument indomptable et rebelle. On ne peut pas emprisonner la vie. Cela ne fait que renforcer notre rage et nos liens.

    Les gouvernements, les capitalistes, les exploiteurs et leurs lobbies voudraient nous faire taire, mais on vous le répète : on ne dissout pas un mouvement de résistance par décret, par un jugement ou dans une opération de communication indécente tant elle est manipulatoire.

    Comme le disait notre ami Loïc, aujourd’hui : « il y a des gens déterminés qui n’ont plus peur, qui se soulèvent et qui seront inarrêtables. »
    Que Vivonne devienne une ZAD !

    Des ami⋅es, des camarades et des proches de Loïc.

    Texte publié sur Bureburebure.info

  • Appel aux Soulèvements de la Terre - Ce qui repousse partout ne peut être dissous

    Ce 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement vient d’enclencher la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre.Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser. Il prétend maintenant dissoudre un soulèvement par tous les moyens - même des arrestations au domicile de militant-e-s comme ça a été le cas le 20 juin.

    Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, cette dissolution se veut être un couperet. Elle se voulait être la fin d’une histoire. Et pourtant le bruit qui court à travers le pays, là où les espoirs bourgeonnent encore, dit tout autre chose. Des chuchotements contagieux, des éclats de solidarité innombrables nous rappellent que les pires attaques produisent parfois des renversements inattendus.

    Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? Un réseau déjà fort de 110 000 membres déclarés, de 180 comités locaux, fort d’autant de personnes engagées dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable visé par le pouvoir mais ancré dans les territoires, présent dans les lieux de travail et d’études, les granges et arrières-salles, jusqu’au sein même des administrations. Le gouvernement prétendait nous faire disparaître, en réalité nous serons chaque jour de plus en plus visibles.

    D’ores et déjà plus d’un millier de personnes ont affirmé vouloir attaquer ce décret, toute personne voulant se joindre à cette action en justice historique peut remplir ce formulaire

    Face à la persistance de cette menace, nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. Nous allons ensemble, dans les jours et semaines qui viennent, continuer à faire apparaître les Soulèvements de la Terre de 1 000 manières dans l’espace public : devant les bistrots et centres sociaux, à la pause café, par des réunions ouvertes, des antennes internationales, des inscriptions sur les murs, des fanions et des fêtes, des désarmements et des pieds de nez. Malgré la dissolution, les Soulèvements ressurgiront au débotté sur des chantiers ou au cœur d’un site industriel, déborderont de rues bondées de clameurs contre l’ordre marchand, s’enracineront dans des jardins pirates, des maisons du peuple ou des fermes communes. À vous, à nous de trouver.

    Ce qui repousse partout ne peut être dissous

    Ces surgissements commencent dès ce soir avec des rassemblements de soutien organisés dans déjà plus de 100 villes de France à 19h, devant les préfectures [À Paris, le rendez-vous est à Hôtel de Ville à 19h]

    Nous, participant.es de partout aux Soulèvements, vous appelons donc à rejoindre les plus de 180 comités locaux qui se sont formés ces derniers mois, les centaines de résistances territoriales, de luttes locales, et les sections syndicales déjà existantes qui ont revendiqué publiquement leur appartenance au mouvement. La parole des Soulèvements de la Terre leur appartient, elle vous appartient.

    Nous allons ensemble continuer à soutenir nos blessé.es. Nous allons poursuivre les luttes de terrain partout et converger à plus nombreux-ses encore.

    Deux prochaines échéances sont déjà posées cet été, deux temps d’action essentiels pour le partage de l’eau en plein été et en pleine sécheresse historique :

    Par delà ces quelques proches repères, nous allons forger partout les complicités nécessaires pour enrayer concrètement l’avancée du bitume, l’assèchement des sols, l’intoxication de l’eau et la dissolution des liens.

    Nous allons nous retrouver. Vous êtes, nous sommes, les Soulèvements de la Terre.

    En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s’engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta !, Cerveaux Non Disponibles, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c’est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, Politis ...

    Ces différents canaux, créés en solidarité par des soutiens ou des orgas, hébergeront les multiples voix décentralisées qui se revendiquent aujourd’hui être les Soulèvements de la Terre :

    Une adresse mail d’ami.es du mouvement qui s’engage à collecter la manière dont différents organisations et luttes locales existantes comptent le décliner localement :

    lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch

    Des appuis et antennes-relais internationales des Soulèvements de la Terre sont annoncées en Italie, Suisse, Belgique, Espagne et aux États-Unis par un certain nombre d’organisations et médias face aux menaces de censure par le gouvernement français

    Des équipes juridiques en soutien continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.net

    Enfin, pour nous aider à faire face à la répression qui touche le mouvement, n’hésitez pas si vous en avez les moyens à nous soutenir financièrement et à partager cet appel à dons le plus largement possible

Communiqué des Soulèvements de la Terre

Tôt ce matin, au moins 18 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue dans une dizaine de lieux différents à travers la France, notamment à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération policière de grande envergure - à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la terre - est avant tout une opération de communication et d’intimidation contre le mouvement social dans son ensemble.

Les motifs ne nous sont pas encore entièrement connus, mais ont été mentionnés par les forces de l’ordre durant leurs interventions notamment l’action contre l’usine Lafarge à Bouc-bel-air en décembre dernier et la manifestation de Ste Soline.

Rien ne permet d’affirmer à ce stade sur quels éléments matériels se fonde la procédure, cependant nous avons pu constater que des moyens relevant de l’anti-terrorisme ont été employés pour défendre les intérêts de ceux-la même condamnés pour financement du terrorisme et nuisant au plus haut point aux conditions d’habitabilité sur Terre.

La SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) était présente lors de certaines arrestations. Certaines personnes sont aujourd’hui-meme détenues dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret. Lorsque Darmanin traite le mouvement écologiste d’eco-terroriste, il entraîne une intensification des pratiques répressives avec l’utilisation des moyens anti-terroristes.

Il y a celleux qui veulent empêcher la destruction du vivant et ceux qui l’exploitent et le ravagent. La disproportion de la vague répressive en cours ne peut qu’alerter sur la gravité du basculement autoritaire en cours.

Ces arrestations confirment la fébrilité du gouvernement et sa crainte d’un mouvement toujours plus populaire et légitime. À l’heure où le réchauffement climatique s’accélère, où l’agro-industrie et les lobbies s’approprient l’eau et les terres, l’urgence est à une réappropriation collective des biens communs et à un partage des ressources qui se raréfient.

Rien n’arrêtera celles et ceux qui se soulèvent contre cette injustice flagrante. Nous le savons, la véritable association de malfaiteurs, c’est celle entre le gouvernement, le lobby agro-industriel et le secteur du BTP qui est en passe de détruire la terre de manière irréversible.

Essayer de faire taire les Soulèvements de la terre est une vaine tentative de casser le thermomètre plutot que de s’inquiéter de la température.

Nous rappelons que nous soutenons les actions passées comme futures pour le partage de l’eau et des terres, qu’elles sont fatalement amenées à s’amplifier tant que les responsables continueront leurs destructions et leurs accaparements.

De notre côté, nous préparons notre défense contre la dissolution, loin des épouvantails créés par la communication gouvernementale. Nous rappelons la présomption d’innocence des personnes arrêtées. Nous irons devant la justice et croyons dans la possibilité d’une victoire juridique pour casser cette décision inique, comme ce fut le cas pour d’autres dissolutions pour motif politique des dernières années.

Nous dénonçons notamment l’arrestation d’un des portes paroles des Soulèvements de la terre invité au même moment dans plusieurs médias. Cette arrestation, la veille de la publication du décret de dissolution, vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement : une tentative inacceptable de museler la liberté d’expression. La notification de dissolution lui avait été remise personnellement. Cela constitue une entrave au contradictoire lors de cette procédure de dissolution que nous ne laisserons pas passer.

  • Nous appelons à maintenir et amplifier les rassemblements prévus partout en France devant les préfectures dès demain soir, le 21 juin à 19h
  • Mais aussi le 28 juin au soir partout en France également.
Localisation : Paris 4e

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